*It still upstets me*
Je vous les énumère: anvioù-kadarn, verboù, anvioù-gwan, anvioù divoutin, adverboù, stagelloù, raganvioù-gour, raganvioù pec'hennañ, araogennoù. Y a peut-être d'autres, mais là je vois pas... Cette liste était vraiment très utile, vraiment. Vous savez maintenant dire (dans l'ordre): nom commun, verbe, nom propre, adverbe, conjonction de coordination, pronom personnel, pronom possessif et préposition en breton. Soit la liste des différentes classes grammaticales existante, enfin, je crois. Dites-moi ce que j'oubie...
Vous est-il déjà arrivé de penser que vous ne savez pas parler votre langue maternelle, d'hésiter avant d'écrire chaque mot, de paniquer face à cette hésitation? Moi, oui, à l'instant. Je me sens bête et je m'en veux. Cette ridicule petite langue oubliée de tous, ma langue de coeur pourtant... Si ceux qui la parlent doutent de leur capacité, on ne risque pas de la faire avancer. C'est triste.
Ce blog, j'aurais "du" le faire en breton. Donner l'exemple et montrer qu'il y a des jeunes qui le parlent et l'utilisent au quotidient, par le biais des nouveaux moyens de communication. Mais non. Ma langue de coeur n'est pas ma langue d'esprit, ma langue de pensée. Je n'y arrive pas, et je m'en veux.
Etrange destin que de se sentir lié à une langue comme s'il s'agissait de sa soeur. Et de voir de soeur mourir, doucement, sans savoir quel remède lui apporter, si remède il y a. Et cette impression de trahison à chaque mot de français prononcé avec un bretonnant. Comme si j'offrais le remède à l'empoisonneur. Comme si je guérrissais le bourreau.
Cela paraît extrême? Peut-être, mais... Seuls ceux qui sont concernés peuvent comprendre, sans doute. Peut-être que, dans une centaine d'année, le français sera dans le cas face à l'anglais. On verra. Moi, en tout cas, je rigolerais bien, en voyant les politiques se débattre pour imposer le français, pour l'obliger à l'école, mais sans succès face à "l'envahisseur" anglais. Douce vengeance.
Je n'ai pas envie de me justifier ici de ces quelques mots. A haute voix, peut-être. Avec cette voix pleine de passion que je n'arrive pas à calmer dans que je parle du breton. Ceux qui me connaissent confirmeront...
A méditer. (surtout par moi)