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¤*Flocon de Soleil*¤
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20 décembre 2007

*Requiem for a dream*

Derrière nous, l'infini de l'unviers. Et au dessus, les étoiles perdues des cieux.

Vêtue d'une longue robe de velour rouge, elle arrive dans la pièce. Il fait froid. Toute en longueur, de grandes fenêtres éclairent la salle aux couleurs bleues et verte fades. Une lumière d'hiver. Des carreaux sont cassés, la porte en vieux bois est défoncée. Comme après une guerre.
A l'autre bout de la pièce, près de la porte, un table et cinq jeunes hommes silencieux. Vêtus de haillons, des vestiges de vêtements. Quelque chose qui avait dû être chaud un jour. Des tons gris, marrons, et sales. La table est contre le mur, entre deux fenêtres. Quatres des hommes sont face à face, et le cinquième est en bout de table. Elle s'approche.
L'atmosphère est lourde, malgré la fraicheur de l'air et la luminosité du jour. Elle n'a pas peur, mais a un goût amer dans la bouche. Les hommes ne semblent pas lui prêter attention. Ils contemplent les seringues, et l'arme posées sur la table. Leurs regards sont éteints, étiolés dans la drogue. Elle continue à avancer.
Enfin, l'un d'eux la remarque. Celui du bout de table. Blond délavé, crasseux, brisé. Il lève vers elle des yeux remplis de larmes, première émotion notable.
Elle pose la main sur son épaule, et doucement il glisse ses doigts sur les siens. Son regard est celui d'un nouveau né. Etonné, innocent, avide d'amour. Elle le serre contre lui, le berce doucement. Il reste assis. Ils restent ainsi enlacés pendant un long moment. Les autres ne la voient pas. Les autres ne regardent pas. Ils fixent les seringues vides. Et l'armes.
Soudain, elle comprend qu'ils vont mourir. Qu'ils vont se tuer.
Le blond se lève, avec une regard d'excuse pour elle.
"Reste en vie"
Il marche vers le mur. Sur sa gauche, la porte, et un vent frais qui se glisse dans la pièce. Elle se blottit contre lui, et il la serre dans ses bras aussi. Il tremble. Il a peur.
"Je t'en prie"
Les autres se lèvent à leur tour. Le dernier d'entre eux prend l'arme. Les trois autres s'alignent près du blond et l'homme à l'arme se met face à eux, dos au mur.
Elle pleure. Il pleure. Elle supplie, "reste en vie, vas-t-en". Elle essaye de ranimer ses yeux, son corps. Elle essaye de lui donner de la chaleur, elle, goutte de vie dans l'hiver. Il la serre fort, comme pour se rassurer. Ils sanglotent tous les deux.
L'homme lève son arme et commence à tirer. Les trois hommes tombent. Restent lui et elle, elle et lui, enlacés. Il tire. Elle sent la balle la traverser comme si elle était faite de fumée, et transperce la gorge du blond. Elle hurle. Le sang envahit sa vue. Ils sont tous mort. Elle ferme les yeux. Quand elle les réouvre, elle se voit étendue sur le sol, morte elle aussi, dans les bras de celui qu'elle avait tenté de garder près d'elle.
Elle ferme les yeux.
Quand elle les ouvre, elle se réveille.

On fait parfois d'étranges rêves. Surtout moi.

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